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| Sujet: AGORA-DOSSIERS: La conscience Ven 1 Mai 2009 - 12:51 | |
| QU'EST-CE QUE LA CONSCIENCE?
Pour plusieurs raisons, la conscience humaine est très difficile à définir. Elle pose en particulier à la science un problème différent que l’explication de phénomènes physiques comme la chute des corps, la photosynthèse ou la fusion nucléaire.
- On a insisté sur sa nature privée, accessible seulement du point de vue du sujet conscient, alors que les phénomènes physiques sont accessibles à tous. - On a noté son caractère ineffable, c’est-à-dire qu’on ne pouvait en rendre compte convenablement dans les termes du langage, contrairement aux propriétés des phénomènes physiques qui peuvent être exprimés avec précision en terme de masse ou de température.
Dans un article de 1974 intitulé "Quel effet cela fait d’être une chauve-souris?" ("What is it like to be a bat), le philosophe Thomas Nagel a voulu mettre en évidence ces propriétés subjectives de l’expérience consciente humaine. Pour ce faire, il choisit d’imaginer le point de vue subjectif de la chauve-souris. L’idée de Nagel était de montrer que comme les humains sont incapables d’écholocation, ils ne pourront jamais ressentir subjectivement cet effet. Nagel en conclut que la science nous a appris beaucoup de choses sur le fonctionnement du cerveau de la chauve-souris, mais pas "ce que cela fait" d’être une chauve-souris…
Cet aspect subjectif de "ce que cela fait" d’avoir tel ou tel état conscient, on le nomme aussi l’aspect phénoménologique de la conscience. On parle également de "qualia" pour désigner plus spécifiquement toutes les impressions directes que nous avons des choses.
Ces qualia sont l’aspect expérienciel immédiat des sensations. C'et ce qui fait que l’on peut maladroitement traduire par "la rougeur particulière du rouge d’une pomme", le "mordant d’une morsure" ou la "froideur de la glace". Certains étendent même le concept de qualia à nos désirs et nos pensées les plus élémentaires.
L’essence de la cognition et de la conscience n’est alors pas à rechercher dans des représentations d’un monde complètement extérieur à nous, ni uniquement dans une organisation neuronale particulière, mais dépend de l’ensemble des structures sensori-motrices d’un organisme et de ses capacités d’action corporelles couplées à un environnement particulier. Quant aux explications sur le pourquoi de l’existence même de la conscience, elles sont au moins aussi nombreuses. |
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