L'année ? 1995 ou 1996.
Classe ? Ah j'étais au lycée, sûrement en seconde ou première S.
Lieu ? Le beau portail du lycée.
Saison ? Printemps en plus ! Elle est pas belle la vie ?
Jour / Heure ? [un jour de cours] / Entre 13h et 14h00...
13h10
J'étais chez moi. Je reprenais les cours à 14h00. Le lycée était à 5 minutes de marche, en trainant bien les pieds. Du temps à tuer ; j'en profitais donc pour écouter Bridge Over Troubled Water. Une chanson idéale pour que le temps coule ; un vrai réchaud spatio-temporel.
13h45
Allez faut se bouger. J'ai tout ?
m...., ma carte magnétique ! [pour ouvrir cette satanée porte d'entrée du lycée]
...Ah, je l'ai dans ma poche couillon...
m...., ma timidité !?
...Ah, celle-là je peux pas l'oublier...
Allez en route.
13h48
Déjà devant le lycée. j'apercevais un ami à l'entrée. Lui aussi s'était résolu à entrer [seulement] lorsque la sonnerie retentirait. Au moins on pouvait un peu "taper" la discute.
13h55
Puis, soudainement, ce "biiiiiip". Et encore "biiiiiip".
C'était Amandine. Son pass magnétique semblait lui jouer des tours.
Ah, Amandine...
Amandine, la discrète.
Amandine, la femme parfaite. Première de la classe, 1m82, de longs cheveux [blond] venant mourir jusqu'aux reins, une silhouette WW et le visage du T-X. Une machine, en somme.
De l'extérieur, Amandine avait tout d'un robot cybernétique : froide, réservée, discrète, un univers "extra-scolaire" réduit au strict minimum ; une femme étrange et [naturellement] attirante à la fois.
De l'intérieur nul doute qu'il devait s'agir d'une fille exceptionnelle ; encore fallait-il pouvoir percer ce blindage. Je m'y étais jamais risqué ; mon quotidien au lycée était déjà assez rude.
Sans lui demander mon avis, je passais ma carte dans la borne, la porte s'ouvrait.
Jamais je n'oublierai ce regard que nous avons échangé. Et ce petit "merci", si doux, si sensible, si sucré. En un instant Amandine m'avait mis à l'amende. Ou à l'amande comme vous préférez.
Puis elle s'éloignait. Moi je restais sur ma faim. Cette Amandine était à croquer et personne le savait. [à part moi :çij: ]