Que je voudrais mourir d’avoir tant mal vécu !
Mourir et naître de nouveau,
Connaître la pureté primordiale d’une enfance immaculée,
Où mille voix se confondent en une seule,
Où la joie se fondrait dans l’oubli !
Tout ce sang versé en rêve,
La vanité d’un combat sans fin contre le démon tapi dans l’ombre,
L’autre moi, plus semblable à moi-même que je ne saurais l’être…
Éternelle foi, plonge l’adversaire nocturne dans la cruauté de son néant,
Sauve-moi de cette folie !
Fou ? Nous le sommes tous, et son souffle s’évanouit dans un murmure,
Avec la pâle existence qui coule dans nos veines,
Peu importent l’aube salvatrice et le Soleil bienveillant,
La jouissance ténébreuse l’emporte sur la raison.
Dans le monde obscur où je vis, la froideur du rejet se travestit en pulsion sulfureuse,
Le plaisir d’un cri de désespoir mille fois jailli de mes entrailles sans une issue,
Une pulsion de mort.