Définition et diagnostic
Lorsqu'une personne vit un événement qui comporte des pertes de vie, des risques de décès ou des blessures physiques graves, elle peut développer ce qu’on appelle un état de stress post-traumatique, ou ESPT. On a aussi découvert ses mêmes symptômes chez les victimes d’abus sexuel, de traumatismes physiques, d’un accident de la route ou de travail, d’une maladie constituant un danger de mort comme le cancer, ou encore de l’exposition répétée aux traumas d’autres personnes (les infirmières des salles d’urgence et les ambulanciers, par exemple). Certains psychiatres parlent également d'ESPT pour des personnes particulièrement troublées par la mort d'un ami ou d'un parent proche. Le sentiment de désespoir ou d'horreur qui est associée à l’ESPT se traduit par des symptômes de trois types :
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L’intrusionLa personne revit l’événement traumatisant. Il ne s’agit pas seulement de vagues réminiscences, mais d’incapacité à empêcher ces souvenirs de revenir nous hanter. Certains parlent même de reviviscence pour dire à quel point il s’agit davantage de véritables flash-back envahissants que de simples souvenirs. Les cauchemars sont une autre manifestation de ce type de symptôme.
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L'évitementL’individu tente d’éviter les situations et les facteurs déclencheurs qui pourraient lui rappeler l’événement traumatisant. Il aura aussi tendance à éviter d’en parler pour éviter d’y être confronté directement. Un autre aspect de l’évitement est l’émoussement des émotions qui peut aller jusqu’à une insensibilité émotive. La personne perd intérêt dans des activités qui autrefois la passionnaient, se replie sur elle-même et fuit ses proches.
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L’hyperstimulationLe patient souffrant d’ESPT a plusieurs symptômes d’hypervigilance et a par conséquent de la difficulté à se concentrer et à mener à terme ses activités. Il peut avoir notamment de l’insomnie, de la nervosité, une tendance à s'effrayer facilement, une impression constante de danger ou de désastre imminent, une grande irritabilité ou même un comportement violent.
DéclenchementÀ l’instar des phobies, plusieurs pensent que l’ESPT est une forme particulière de peur conditionnée.
Plusieurs chercheurs sont d’avis que l’ESPT est le résultat de mécanismes d'adaptation de l'organisme. Par exemple, les symptômes d'hypervigilance se produisent comme s'il fallait rester en alerte pour s'assurer de faire ce qu'il faut pour se mettre hors de danger. L'émoussement des émotions, pour sa part, pourrait être une forme de protection face à trop de stress à gérer. Le problème avec l’ESPT, c’est qu’il maintient ces mécanismes d’alerte chez l’individu alors qu'ils ne sont plus nécessaires, perturbant ainsi son comportement.
Un tel état de stress aigu s'installe rapidement après un traumatisme et dure moins d'un mois. On ne diagnostiquera un ESPT que si ces perturbations persistent plus d’un mois et provoquent une profonde détresse chez l’individu.
La gravité du trauma (les blessures physiques pendant une agression, par exemple) joueraient peut-être un rôle moins important dans la prédiction de la gravité de l’ESPT que la réaction émotionnelle initiale du survivant.
Certaines personnes, en particulier celles qui ont déjà souffert de dépression, d’anxiété ou d’autres traumas, ou encore qui sont prédisposées à la colère ou dont le style d’adaptation au stress suppose de ne pas parler ou penser à l’événement, seraient plus vulnérables.
Troubles et comportements associés
Plusieurs autres troubles psychologiques peuvent cohabiter avec l’ESPT. Parce qu’elles revivent sans cesse l'événement traumatisant, les personnes qui en sont atteintes souffrent souvent de dépression. Des attaques de panique peuvent aussi être déclenchées par des personnes, des endroits ou des conversations rappelant l'événement traumatisant.
Enfin, bon nombre de personnes atteintes d'un ESPT cherchent dans les drogues une façon de composer avec les souvenirs pénibles rattachés à leur traumatisme. Mais à long terme, ces substances vont plutôt accentuer les symptômes d'anxiété et de dépression
Traitement
Il est souvent difficile. Le recours a des medicaments est utile pour traiter la depression et l'anxiété. Le traitement de fond repose en général sur une psychothérapie. Côté médecine douce, l'
EMDR a donné de bons résultats.
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Source: Le cerveau à tous les niveaux