égocentrisme

Bonjour à tous
Je suis désolé, mais je besoin de parler un peu de ce que je ressens avec des personnes qui souffrent également de phobie social. J'ai l'impression d'être un peu seul au monde dans mes tourments et ça me fait mal au cœur. J'aime la vie que je mène sur certains de ses côtés, mes proches me disent que je réussis tout ce que j’entreprends, mais au fond je me sens tellement différent des autres et surtout tellement seul. Le plus terrible c'est que je suis très égocentrique et que je ramène tout à moi même et tous le temps. Des fois et même très souvent, j'ai l'impression d'être condamné à me sentir différent et me renfermer sur moi-même. La phobie sociale est tellement difficile à vivre au quotidien. Je n'arrive pas à lier de relations amicales, ni a rire comme la plupart personnes fond. J'ai l'impression de faire mon maximum mais rien n'y fait. Ca fait 3 ans que je me bat, et j'ai souvent l'impression excusez moi l'expression de sombrer dans la folie. Mon psychiatre me dit que ce ne sont que des impressions mais voila! Que faut il faire lorsque la solitude nous ronge? Je pense avoir essayé beaucoup de différentes solutions pour m'intégrer depuis tout ce temps, mais je commence à songer que c'est dans ma nature. Ce qui est paradoxale, c'est que je fais des études d'éducateur qui me passionnent. Paradoxe, car c'est un métier tourné vers l'autre. Enfin, c'est peut-être un peu brouillon, mais ça résume bien ce que je ressens.

Bonsoir Lunico ,
Je comprends ton sentiment de solitude et cette impression d’être incompris
.
Quand on se sent seul on fini par tout ramener à soi à se replier et a culpabiliser d’être comme cela.
Tu dis que tu fais ton maximum mais rien n'y fait as tu été rejeté ou est ce a cause de la peur du rejet ?

lunico, je me reconnais dans ce que tu décris et ce que tu ressens, sauf à propos de l'égocentrisme. Au contraire, en ce qui me concerne, je fais tout pour ne pas tout ramener à moi et au contraire, j'évite de parler de moi car j'ai très peur de passer pour quelqu'un d'égocentrique. Dès que je dis "je", j'ai l'impression d'être égocentrique et de ne penser qu'à moi.
Ceci explique d'ailleurs, je pense, le fait que je travaille dans le même domaine que toi : j'aimerai être éducatrice spécialisée ; pour le moment je travaille auprès de 2 enfants (autisme et x fragile). Et je trouve cela paradoxal aussi. Le psychiatre que j'ai vu plusieurs fois m'a dit que cela n'avait rien de paradoxal car, tout simplement, ce que je suis capable de travailler avec les enfants, je ne suis juste pas capable, pour le moment de l'appliquer à moi-même.

Merci pour vos réponses.
Elwynia, je pense que ça vient avant tout de la peur du rejet, et de mon manque de confiance en ma crédibilité vis à vis de l'autre. Certainement un sentiment d'infériorité. Mais ce qu'il y a de bien avec la vie, c'est que rien n'est jamais figé et au contraire une possibilité de mieux se connaitre. Est- ce que vous pensez que les personnes phobiques ressentent ce genre de sentiment ? Je trouve qu'il est dommage de ne pas pouvoir échanger entre phobiques dans la vie courante, car ce pourrait être une façon de comprendre que d'autres personnes puissent éprouver les mêmes difficultés.

Marine
Qu'est ce que le x fragile? Est- ce que tu pense que nos personnalités phobiques peuvent avoir un impacte négatif dans notre manière d'aborder l' accompagnement? Moi, je me pose souvent ce type de question et toi?

Le syndrôme du x fragile engendre un retard de développement, des troubles du comportement, retard mental. La symptomologie est assez proche de l'autisme.

Je dirais à la fois oui et non, mais je ne peux me baser que sur mon expérience. Pour moi, oui, ça peut avoir un impact négatif dans mes relations aux autres, notamment les parents des enfants, qui sont mes employeurs. La relation hiérarchique m'est assez difficile à gérer. Ca me gêne aussi face à la psychologue des enfants, avec qui j'ai des réunions hebdomadaires et qui vient en supervision lors des séances. Même si elle vient voir les enfants, je sais bien qu'elle observe mon travail, et je suis mal à l'aise. De plus, il y a plein de choses que je n'ose pas faire ou demander.
Mais dans un sens, je dirais non parce qu'au contraire, ça me booste beaucoup. J'ose de choses dans le cadre des séances que je ne ferais pas, ou moins facilement seule : par exemple, aller au supermarché avec l'enfant, amorcer une intéraction avec un inconnu quand il n'y arrive pas, etc.
Dans le cadre de mon travail j'ose beaucoup plus de choses car ma confiance en moi est gonflée : je connais mon travail, j'ai été énormément valorisée et rassurée sur mes compétences donc dans ces moments, je dirais que j'ai une confiance en moi presque "normale".

Mais comme toi, je me pose beaucoup de questions : pourquoi je suis capable d'expliquer des comportements sociaux aux enfants et que je n'arrive pas à les appliquer sur moi ? Pourquoi la confiance que j'ai en moi ne perdure pas après les séances ? Comment je gèrerai une phobie sociale lorsque je ne travaillerai plus juste avec 2 enfants mais avec toute une équipe en institution (si ça arrive un jour) ? Est-ce qu'une personne plus sûre d'elle aurait permis aux enfants d'évoluer plus et plus vite ? Comment je peux être sûre que je suis faite pour travailler dans un milieu où on est sans cesse ouvert aux autres, sans pouvoir s'isoler bi besoin ?
Et puis, c'est aussi pas mal de stress car j'ai peur que ma phobie soit repérée par les parents qui m'emploient, puis qu'ils s'angoissent car ils se demanderaient comment leur enfant peut évoluer socialement si moi-même j'ai des carences dans ce domaine. Donc je fournis énormément d'efforts et de stratagèmes pour masquer, détourner, mentir...

Mais j'y crois, et tu peux y croire aussi. Car je crois que, ce qui fait que nous avons pour ambition de nous tourner vers les autres, c'est le fait que nous ayons bien conscience que personne n'est parfait et qu'on a toujours un travail à faire sur soi, parfois (souvent) avec de l'aide.