Le syndrome du mini-wheat
Source: Didier Dubois Leader Communication et culture Adecco Canada. Tiré du site Internet de La semaine antistress, ACSM - Division du Québec.
La performance comme source de stress
La performance individuelle est devenue un véritable fléau pour notre société. En effet, nous vivons dans une société où nous avons progressivement instaurer la performance en tant que norme plutôt que comme exception. À la base, la notion de performance réfère à un exploit et elle devrait être associée aux sportifs, aux artistes ou même au monde des affaires mais à un nombre limité d'individus. Aujourd'hui, nous sommes constamment encouragés à performer, toujours, tout le temps et surtout dans toutes les sphères de notre vie. L'impossible n'est plus, il suffit de le vouloir pour l'avoir, avec pour sous-entendu que si vous ne performez pas, c'est probablement parce que vous ne le voulez pas vraiment. La simple atteinte des résultats est trop souvent considérée comme médiocre et banale, nous voulons tous être le meilleur dans ce que l'on fait. Il y a pourtant des limites à ce que nous pouvons faire et des solutions pour que la pression de la performance ne se transforme pas en stress destructeur.
Les limites de nos limites
En Amérique du nord, nous avons tellement bien assimilé ce concept que nous n'avons même plus besoin des autres pour nous mettre de la pression. Nous nous sommes appropriés cette pression et nous nous sommes conditionnés à performer, à toujours nous dépasser, à nier nos limites et nos faiblesses. Beaucoup de gestionnaires n'utilisent même plus le mot faiblesse, lequel n'est plus considéré comme politiquement correct. Avoir une faiblesse est considéré comme avoir une tare. Ainsi, lorsque nous sommes face à nos faiblesses, nous vivons un grand sentiment d'échec, pire, nous tentons de les nier, de les surpasser, au risque de vivre des épisodes de stress négatifs majeurs, voir complètement destructeurs.
Leadership, performance et stress
Le stress lié à la volonté de performer est majeur. En fait, on aimerait tellement être parfait. On aimerait tellement ne pas avoir de limites et être capable de tout accomplir, qu'on finit par se l'exiger. Les premières victimes de ce postulat sont sans doute les personnes en situation de leadership. En tant que leader, on s'impose d'être parfait. On aimerait être à la fois drôle et sucré mais aussi sérieux et nutritif, c'est le syndrome du mini-wheat. On aimerait être créatif et rigoureux, tendre et ferme, visionnaire et pratique, amical mais distant, déléguer mais demeurer en contrôle, etc. En tant que leader, et ce que ce soit dans un contexte professionnel ou dans un contexte social, on s'exige souvent plus que ce que l'on est capable de donner et c'est alors que le sentiment d'incompétence devient source de stress. Il faut accepter que l'on ne peut pas performer tout le temps. Il faut accepter nos faiblesses et se tourner vers les autres pour maximiser leur forces.
Performer oui, mais en équipe
Même en tant que leader, il faut avoir l'humilité de reconnaître nos faiblesses et de miser sur les autres pour compenser ces limites. La performance est possible, mais en équipe. On ne peut pas performer dans tout, par contre on peut tenter de performer dans nos zones de confort et combiner les forces de chacun pour bâtir une équipe gagnante. Les leaders qui ont accepté de reconnaître leurs limites et qui ont l'humilité de demander aux membres de leur équipe de les supporter nous expriment tous le même sentiment. Ils se sentent soulagés, libérés d'un poids, heureux d'être eux-mêmes et non pas une image déformée d'eux-mêmes. Plutôt qu'une source de stress parce que portée individuellement, la performance vis-à-vis d'un certain nombre d'objectifs devient une source de stimulation pour l'équipe, puisque chacun contribue au projet.