Bonjour,
Lors de ma dernière séance chez la psy, il en est ressorti que j'ai du mal à accepter de ne plus être une enfant et que je n'ai pas beaucoup d'estime pour les adultes en général. Par contre je n'arrive pas vraiment à en déterminer les causes, même si j'ai beaucoup d'arguments pour trouver les enfants tellement merveilleux comparé aux adultes. Bref je me demande si au fond, fuir le regard des autres ce n'est pas aussi fuir l'image qu'ils me renvoient de moi, et justement le fait que je suis adulte, alors qu'au fond de moi je me sens souvent comme une petite fille qui a besoin d'être choyée et aimée. Lorsqu'on parle de moi en tant que "femme", je me sens gênée, comme si ce terme ne me convenait pas, car au fond je ne m'assume pas en tant que telle. Aussi je me pose la question de savoir si le fait de tant apprécier les enfants et si peu les adultes est en soi quelque chose de vraiment pathologique, parce que j'ai vraiment l'impression qu'humainement, les gens régressent en grandissant et que les adultes devraient prendre les enfants pour modèles et non l'inverse. Je suis en train de lire l'"Education et la paix" de Maria Montessori, une pédagogue pionnière de l'éducation nouvelle pour ceux qui ne connaissent pas. Et c'est aussi le constat qu'elle fait: les enfants ont tellement de choses à nous apprendre, nous devons arrêter de vouloir les rendre semblables à nous, de les considérer comme des petits êtres fragiles et ignorants alors qu'ils ont compris tellement de choses et ont tant de capacités humaines lorsqu'on leur laisse la possibilité de les exprimer.
En parcourant ce forum, j'ai lu que certains ressentaient aussi cette nostalgie de l'enfance ou en tout cas cette non-acceptation d'avoir grandi. J'ai aussi trouvé que beaucoup d'avatars faisaient référence à l'enfance. Alors qu'en est-il pour vous ? Pensez -vous que cela soit la cause (ou une des causes) de votre phobie sociale?
Et pour tout vous dire, mon avatar est une photo de moi (enfin de mon ombre) sur le pont devant la maison où j'ai grandi. J'ai l'impression d'être toujours sur ce pont, entre mon enfance, mon passé et la vie d'adulte que je dois mener, comme si je n'arrivais pas à m'engager sur ce nouveau chemin parce que quelque chose n'est pas résolu mais aussi à cause de la peur de ne pas être aimée qui me paralyse.
Merci pour vos témoignages,
Mielle