1-Définition
La phobie scolaire est un trouble de comportement de l'enfance et de l'adolescence qui touche environ 5 % de cette population. Il en existe plusieurs définitions, mais on s'accorde à dire que les caractéristiques principales sont l'évitement scolaire et la peur irrationnelle liés à un stimulus scolaire ou la peur d'être séparé des parents.
2-Causes
La phobie scolaire est :
*soit liée à une situation familiale dans laquelle l’enfant éprouve des difficultés à se détacher de ses parents. Elle rentre aisément dans la lignée des peurs de séparation (de la famille des peurs dites archaïques), et toucherait davantage les enfants uniques, les aînés ou les petits derniers.
*ou bien, chez un jeune vulnérable, elle apparaît comme une défense par rapport à tout ce qui est étranger.
Parfois, la pression parentale pour obtenir de bons résultats peut influer directement ou indirectement sur ce refus d’aller à l’école.
Mais généralement, ni l’enfant, ni son entourage, ne comprend la cause d’une telle angoisse.
Savoir qu'un enfant a une phobie scolaire donne peu d'informations sur l'objet de sa peur. À partir de données recueillies auprès d'enfants, de parents et de cliniciens, les auteurs avancent l'idée que, plus qu'un objet tangible spécifique, ces enfants craindraient les situations sociales et craindraient d'être jugés, évalués, de ne pas être appropriés devant les autres.
3-Traitements
Le traitement prescrit doit découler directement du portrait obtenu.
- Pour les enfants ou ados qui cherchent à éviter un stimulus provoquant en eux un état émotif, les auteurs suggèrent une thérapie basée sur la désensibilisation systématique et immédiate (dans les cas aigus) ou une exposition graduelle à la situation scolaire. Pour plusieurs de ces enfants, le sentiment d'inconfort n'est pas relié à un stimulus particulier. Des techniques de relaxation peuvent être enseignées et, dans les cas extrêmes, une médication anxiolytique ou antidépressive peut être prescrite.
- Dans les cas d'aversion sociale-évaluative, les auteurs suggèrent des jeux de rôles pour développer les habiletés sociales et une thérapie cognitive pour travailler les distorsions de la pensée (ex. : peur d'être ridicule, d'être rejeté, de décevoir parents et enseignants).
- Pour les enfants ou ados dont le refus scolaire est un moyen d'obtenir de l'attention, l'intervention est faite auprès des parents, sous forme d'entraînement à certaines habiletés (ex. : renforcement des comportements scolaires appropriés, mise en place de règles claires, retrait de l'attention pour les comportements inacceptables).
- Enfin, dans les cas d'enfants ou ados qui refusent d'aller à l'école parce qu'ils obtiennent des renforcements positifs tangibles, les auteurs recommandent une thérapie familiale et la mise en place de contrats. L'intervention doit viser à réduire le conflit familial, à augmenter les incitations à la fréquentation scolaire et à diminuer les renforcements positifs du refus scolaire.
Il est évidemment possible de rencontrer des cas mixtes, il faut alors en tenir compte dans le plan de traitement proposé.
Parler de ce trouble à un médecin ou un pédiatre vous permet d’avoir un avis médical sur la question et de ne plus vous sentir seul face à ce problème. Un traitement médicamenteux peut éventuellement être envisagé, mais la prise en charge se fait avant tout au cas par cas. Une psychothérapie peut également aider votre enfant à sortir de sa phobie. Parfois même, un traitement familial est préconisé.
Une chose est sûre : il ne faut pas avoir peur non plus d’en discuter avec l’instituteur ou les professeurs. Une fois informé, ils seront plus à même, à leurs niveaux, d’aider la personne phobique.