D'accord. Eh bien... merci
Oui, je sors de la maison.
Si je croise un voisin, je suis très courtoise (dans le but qu'il ne me parle pas trop longtemps).
Quand je suis dans la rue, je marche très vite en regardant mes pieds (refus de communiquer avec de quelconques connaissances).
Si je vais dans les magasins, j'ai la tête qui tourne s'il y a trop de monde.
C'est le "trop de monde" qui m'effraie. Ca s'est déclenché à la Coupe du Monde 98. J'ai eu le malheur de me retrouver sur les Champs Elysées au moment de la victoire des "Bleus" et la populace s'est mise à grouiller de partout. Horrible ! J'étais tétanisée et mon petit copain de l'époque a dû me porter sur son dos pour qu'on réussisse à s'échapper dans le métro.
En fait, je sors par nécessité ou quand j'étouffe (il y a toujours un petit coin désert et agréable).
J'ai peur aussi des petits groupes d'inconnus dans lesquels on est obligé de s'intégrer. Les collègues de travail en sont la parfaite illustration (c'était pareil à l'école, c'est pour ça que je n'avais que de rares amis (rares mais précieux)).
Ca m'a toujours dérangée, cette façon de devoir côtoyer des gens tous les jours sans ne jamais pouvoir être à 100% honnêtes avec eux. Leurs manœuvres pour se faire bien voir de la hiérarchie, leur façon de répéter et déformer ce que tu leur dit, cette espèce de besoin viscéral qu'ils ont de toujours vouloir t'enfoncer et te faire mal. Ca me met en colère et je me retrouve aussi bloquée niveau recherche d'emploi à cause de ça.
Pas moyen de faire ton travail (et juste ton travail) : tu te fais traiter d'asociale. Il y en aura toujours un qui viendra te demander ce que tu as mangé la veille et qui ira dire qu'il s'en fout dans ton dos ; et si tu te défends, tu te fais aussi traiter d'asociale.
C'est curieux cette faculté que j'ai de pouvoir prendre soin des personnes malades et de ne pas pouvoir supporter les collègues de travail (ou les voisins, ou les camarades de classe, ou les gens dans le métro...).
Ces petits groupes ont été souvent à l'origine de ce que j'ai vécu comme de grandes mises en danger dans ma vie (cancans qui ont mené au licenciement alors que j'étais seule avec mon fils, par exemple). Pareil quand j'ai eu besoin d'aide et que tous ces dos se sont tournés.
En fait, je suis devenue une parfaite petite misanthrope que personne ne laisse vivre en paix
A force de taper sans raison sur un gentil petit chien, il devient agressif.
Mais le blocage que j'ai vis à vis des gens fini par me mettre socialement (et financièrement) en danger.
Voilà