Besoin d'aide et de conseils

Bonjour à tous et à toutes,
J'ai rejoins votre forum car j'ai été diagnostiquée agoraphobe l'an dernier. Je pense cependant que mes problèmes ont commencé il y a maintenant presque 3 ans. J'ai bientôt 18 ans, j'ai commencé une TCC au début de l'année 2011.

Je n'aime pas la vie, c'est un enfer pour moi. Je ne crois pas que je puisse m'en sortir un jour, je ne serai plus jamais celle que j'étais avant. J'ai du mal à imaginer sereinement l'avenir.
Mon quotidien est très dur, et surtout douloureux en période scolaire. Mon agoraphobie se traduit par de terribles maux de ventre, une transpiration excessive, une certaine paleur et des tremblements. Lors de mes nombreuses crises, je pense au pire. Je n'ai plus envie de me battre, je n'ai plus envie de faire des efforts car j'ai décidé d'arreter de souffrir. Cette souffrance physique est terrible mais elle ne vaut rien face à la souffrance morale. Ma vie n'a plus de sens. Depuis mes problèmes, je me suis beaucoup isolée, de mes amis comme de ma famille. Je me sens aujourd'hui extremement seule car je n'ai personne à qui me confier. Ma famille ne me comprend pas et j'ai déjà subi des moqueries de la part de plusieurs membres de celle-ci. Je n'ai parlé de mon problème à aucun de mes amis d'avant car je ne souhaite pas qu'ils me voient comme ça, je veux simplement qu'ils gardent une bonne image de moi. C'est pour cette raison là que je n'ai jamais tenté de renouer avec eux même si certains sont parfois revenus vers moi.

Depuis mon entrée au lycée, je ne me suis fait aucun véritable ami car je ne veux pas dévoiler mon "secret" qui me fait honte. Je n'essaye pas de m'intégrer aux groupes car je ne pense pas en être capable. Je ne peux rien partager avec eux (sorties, soirées, cinéma etc) et je ne veux surtout pas éveiller les soupçons. Alors, malgré moi, je perds la confiance que j'avais en moi et je m'isole.

Cette situation me pèse énormément, je n'en peux plus et je ne vois aucune véritable issue. A cause de mon agoraphobie j'ai développé d'autres sortes de problèmes comme des phobies alimentaires ou des obsessions. Au cours de l'année 2010, j'ai beaucoup stressé. Ce stress s'est traduit par le fait que je serrais toujours les dents sans m'en rendre compte (de jour comme de nuit). Cela a crée un problème, une luxation (je crois) de ma machoire. J'ai consulté un stomatologue mais je n'ai à ce jour toujours pas retrouvé l'usage normal de ma machoire. J'estime que mes angoisses m'ont assez pourri l'existence, cela doit cesser.

Aujourd'hui je ne sors que très peu de chez moi. Je fais beaucoup d'évitement. En période scolaire, seuls le lycée et les rendez-vous pour ma thérapie me font sortir de chez moi. Pendant les vacances, je reste chez moi et je culpabilise. J'ai l'impression de rater ma jeunesse et de perdre mon temps. Je n'ai aucun loisir et je ne pratique pas de sport. J'ai tout arrêté au fur et à mesure que mon agoraphobie augmentait. Je ne me sens pas capable de réaffronter toutes ces situations qui m'angoissent beaucoup. La pire des situations reste le restaurant.

J'ai une petite idée de la cause de mon agoraphobie. Au début de celle-ci j'ai perdu ma meilleure amie car nous nous sommes éloignées. Je ne m'en suis jamais vraiment remise, j'y pense souvent et je pleure régulièrement. Je suis à la base quelqu'un de très anxieux et je pense aussi à d'autres évènements mais celui-là est le principal. J'estime que c'est un "tout", une addition de plusieurs évènements déclencheurs. La priorité n'est pas pour moi de trouver la cause mais de m'en sortir au plus vite car je ne pense pas tenir encore longtemps comme ça.

Je vous remercie d'avoir pris le temps de lire ce que j'ai posté ce soir. J'espère avoir des réponses, des avis et même des conseils.

Bienvenue Keds

Ne perds pas espoir. Des solutions existent, et sur ce forum au moins tu trouveras du soutien. N'hésite pas à t'exprimer, il y aura toujours quelqu'un pour te répondre.

Bonjour et merci Souricette pour ton accueil et ta réponse. Oui, j'ai besoin de soutien et c'est d'ailleurs pour cette raison que je me suis dirigée vers ce forum. J'ai longtemps cru pouvoir m'en sortir toute seule, mais le simple fait de recevoir du soutien et dialoguer avec des personnes qui nous comprennent et qui vivent plus ou moins la même chose est une aide précieuse.
Et toi, qu'est ce qui t'as amenée ici?

Bonjour Keds, bienvenue sur le forum !

Comme l'a dit Souricette n'hésite pas à t'exprimer sur le forum on est là pour s'aider, on est tous pareil à des degrés différents. Personne ne juge, alors n'hésite vraiment pas

Tu avances dans ta thérapie ?

As tu une tante, un oncle, un cousin, ... qui pourrait te comprendre ?

Bonsoir Azia et merci à toi aussi pour ta réponse.
J'ai l'impression que ma thérapie ne me fait pas progresser mais c'est sans doute normal car on aimerait tous que ça aille plus vite. Ma psy certifie cependant qu'on avance, lentement mais qu'on avance. Sinon, je trouve cela interessant.
Quant à ma famille, je n'ai personne qui me comprenne. Mes parents attendent beaucoup de moins, et me mettent beaucoup de pression sur le plan scolaire. Ce n'est pas dans nos habitudes de montrer nos faiblesses, alors je n'ose pas de peur d'être rejetée ou que l'on se moque de moi comme c'est déjà arrivé. Nous ne sommes pas non plus très proches, on discute peu. Quant à la famille plus "éloignée" (grands-parents, oncles, cousins, tantes etc.) j'estime qu'ils ont leurs propres soucis et que je les embeterais plus qu'autre chose.
Mes parents ont organisé une semaine au bord de l'océan fin aout. Depuis que je suis au courant je dors mal et j'ai des crises d'angoisse de façon régulière. J'appréhende beaucoup et je m'imagine des milliers de scénarios catastrophes, c'est plus fort que moi.

Bonjour Keds :ok):
La famille n'est effectivement pas toujours le meilleur soutien... j'en sais quelque chose ^^ Personnellement, depuis que j'ai laissé tomber l'idée de trouver de la compréhension et des conseils de ce côté, ça va beaucoup mieux et je tombe de beaucoup moins haut... Mais ça ne doit pas d'empêcher de le dire quand ça va mal et que tu as besoin qu'on relâche la pression!
Pour ce qui est de la psychothérapie, je pense que tout le monde est passé par ces périodes où on a l'impression de stagner. Mais je reste persuadée que même si tu as l'impression de ne pas avancer, chaque séance est au moins un petit pas qui t'aura permis de comprendre un petit quelque chose sur toi et sur ce qui t'empêche d'avancer, un petit noeud qui se défait dans le fatras de cordes...
Ne perds pas courage, mais ne sois pas trop pressée, prends le temps de te soigner correctement et de refaire connaissance avec toi-même :) Ta jeunesse durera tant que tu le décideras, n'aies pas peur de la rater, elle t'attendra et tu en profiteras pleinement dès que tu seras prête pour ça

Bonjour Mad,
Merci de ta réponse positive. Je voulais te demander, de qui as tu du soutien alors? si ce n'est pas de ta famille.
Pour la TCC, oui je sais que la durée est indéterminée et celle-ci peut-être très longue. Cependant, j'ai bien senti à certains moments qu'elle m'aidait mais je ne crois pas beaucoup en la guérison. On m'a dit qu'il fallait "apprendre à vivre avec" mais ce n'est pas ce que je souhaite. J'aimerais que cette période ne soit bientôt plus qu'un lointain souvenir. Je veux qu'un jour toutes ces sensations d'angoisse et ses croyances infondées disparaissent. Je veux être comme tout le monde, j'y arrivais bien avant alors pourquoi je n'y arriverais plus? Je me dis aussi que je ne pourrais jamais oublier cette triste période et la peur de ça recommence sera toujours présente en moi. Donc je ne serais plus jamais comme avant. Ca me rend triste de dire ça, je me demande pourquoi est-ce que s'est tombé sur moi? J'ai du faire quelque chose de terrible pour mériter ça. Je m'en veux à moi-même d'avoir laissé faire ça.

Le soutien et la compréhension, je les trouve auprès de ma psy. Ma famille, je me contente de prendre leur amour et les bons moments passés avec eux. Si ça ne va pas, je le dis, éventuellement je dis pourquoi mais je ne cherche plus de conseils auprès d'eux de ce côté-là, ni auprès de mes amis, parce que c'est le meilleur moyen pour créer l'incompréhension, voire un fossé impossible à reboucher. Il y a quelques années, j'avais une amie qui était tout pour moi, elle était ma vie, mon oxygène, mais j'allais très mal et je comptais beaucoup trop sur elle pour m'aider à aller mieux. Elle me donnait tout l'amour qu'elle pouvait, mais je n'en avais jamais assez parce que j'attendais d'elle qu'elle me soigne, qu'elle me guérisse de tout ça, or ce n'était pas son rôle. Et un beau jour, elle a craqué et m'a abandonnée.
Un autre exemple, mon père n'a jamais été très présent pour moi, et jusqu'à mes 24/25 ans, j'ai toujours cherché à trouver ce père qu'il n'était pas prêt à être pour moi, mais c'était bien trop tard. Grâce à ma psy, j'ai compris qu'il fallait que j'oublie une bonne fois pour toutes l'espoir d'avoir un jour un père dont toute petite fille a besoin, et qu'il était temps que je grandisse et que j'établisse avec mon père les relations qu'une jeune femme normale, adulte, a avec son père. Depuis, nos relations se sont beaucoup améliorées, et nous communiquons beaucoup mieux.
Tout ça pour dire que même si dans les moments où ça ne va pas, on aimerait avoir l'aide de ceux qu'on aime, leur expliquer pourquoi ça ne vas pas et leur expliquer ce qu'ils devraient faire pour nous aider, ce n'est pas une bonne solution. Laisse-les t'aimer et aime-les en retour, et laisse un vrai professionnel t'aider et comprendre pourquoi ça ne va pas quand ça ne va pas.

Et surtout, ne pense pas que tu souffres parce que tu le mérites. Tu souffres parce que tu es malade, c'est tout. Quand tu guériras, parce que oui, tu guériras, tu ne seras certes plus la même qu'avant. Mais tu seras meilleure encore. Tu profiteras encore plus des petits instants de joie, de chaque sourire, de chaque rire, tu te seras battue pour ton bonheur et celui-là, oui, tu l'auras amplement mérité. :)

Ta réponse m'a vraiment touchée, surtout le dernier paragraphe. Je suis contente de parler à des gens qui ressentent plus ou moins les mêmes choses que moi. J'avais déjà eu l'occasion de parler à des agoraphobes mais cela avait eu un effet négatif, je m'étais surement trompé d'endroit pour en parler.
Je suis désolée pour ta meilleure amie. Je sais à quel point c'est terrible de perdre une amie si chère. J'ai aussi perdu ma meilleure amie, au tout début de mon agoraphobie, et honnêtement c'est encore très dur aujourd'hui de penser à elle.
Ce doit être diffile ce grandir avec un père peu présent, mais si tu as trouvé ton équilibre de ce côté-là aujourd'hui c'est le principal. C'est vrai que c'est difficile de grandir, parfois j'aimerais que mes parents me consolent comme lorsque je n'étais qu'une petite fille mais ce temps là est révolu, je dois me débrouiller toute seule et eux ne peuvent pas grand chose face à mon mal-être. Tu as sûrement raison, j'attends beaucoup d'eux mais je n'ai pas tout ce que je veux en retour.
J'ai lu ton histoire, je l'ai trouvée touchante. Je ne sais pas où tu en es aujourd'hui mais j'espère que tu te sentiras bientot à l'aise même si nous vivons dans un drôle de monde.

Si parfois tu sens que ta thérapie te fais avancer alors surtout ne lâche pas, tes efforts finiront par payer .

Tu es devenue phobique suite à un événement ou ça s'est installé petit à petit ?

Je t'envoie plein plein de courage !

Merci Azia pour ta réponse et ton soutien. J'ai cherché un peu ton histoire et je te souhaite à toi aussi beaucoup de courage pour aller mieux.
Franchement je ne sais pas trop comment s'est arrivé. Tout est allé très vite sans que je puisse faire quelque chose. A mon avis ça s'est installé petit à petit avec quelques évènement déclencheurs qui ont accéléré le "processus" si je puis dire. Et toi, est-ce qu'il y a eu un évènement qui a causé ce que tu endures aujourd'hui?

Merci ! :)

J'ai toujours été très très timide mais plus le temps passait plus les phobies prenaient la place de la timidité, donc l'âge (plus le temps passait plus je me rendais compte du monde horrible qui m'entourait) et quelques événements forcément ... :)

Tu vas toujours à l'école ?

Oui, je vais entrer en terminale au mois de septembre. Je te cache pas que cela m'inquiète beaucoup. D'une part car j'ai peur que cela se passe mal et puis la terminale est une année stressante pour tout le monde.
Avant de commencer ma TCC, j'ai manqué pas mal de journées de cours car je ne pouvais simplement pas y aller tellement j'étais mal. Depuis que je l'ai commencée, je n'ai presque plus eu ce problème-là. Bien sûr des choses ont changé comme le fait que je ne peux plus prendre le bus ou encore manger avec les autres au self du lycée. Mes parents ont fait le necessaire pour me rendre service donc ça va.
En ce qui concerne l'après bac je ne sais pas du tout quoi faire. A cause de mon agoraphobie, je n'arrive pas à me projetter et à savoir ce qui pourrait me convenir comme métier ou genre de métier. D'ailleurs si toi ou quelqu'un d'autre connait des métiers qui se concilient bien avec ce trouble là, je suis preneuse.
Et toi, comment cela s'est passé sur le plan scolaire et/ou professionnel?

Keds je te souhaite d'arriver à poursuivre tes études malgré ta maladie, même si tu ne sais pas encore ce que tu veux faire... ne fais pas comme moi qui ai tout arrêté après le bac car j'en avais marre de ne pas être épanouie parmi les autres... je me suis vite aperçue que dans le monde du travail c'était pas mieux !
Au fait ce qui m'a amené ici c'est tout simplement que je suis phobique sociale depuis toujours et j'avais envie d'en parler voilà...

Oui, j'ai souvent pensé aussi à tout arrêter le plus vite possible mais je ne crois pas que je le ferais. Le mieux serait de trouver quelque chose qui soit près de chez moi et qui ne me prenne pas trop la tête.
En tout cas, je te souhaite beaucoup de courage dans ta phobie sociale car j'imagine que ce ne doit pas être évident dans la vie quotidienne.
Parviens-tu à travailler malgré cela?

Déjà, dis toi que même si tu ne manges pas avec les autres, même si tu ne prends pas le bus, etc au moins tu arrives à aller au lycée. Tu ne loupes plus de cours depuis le début de ta thérapie. C'est GENIAL ! Tu peux être fière de toi , moi je le suis malgré que je ne te connais pas.
Continue comme ça surtout, ne baisse pas les bras même si c'est dur ... Je suis sure que tu t'en sortira vite

C'est gentil Azia, merci pour tout. Je vais essayer de poursuivre dans ma lancée, je ferai tout pour car c'est ma seule chance de retrouver une vie normale. Je n'ai plus rien à part ça, et je ne peux pas me reconstruire avec ça sur le dos.
Je t'embrasse Azia, je suis persuadée que tu es quelqu'un de bien qui ne mérite pas ce qu'il lui arrive. Courage pour la suite, tu vas y arriver :)

Merci beaucoup ! :)

N'hésite pas à m'envoyer des messages si tu as besoin de parler,
a bientôt peut être, et n'oublie pas : garde espoir

:siffle:

J'arrive à travailler mais tous les boulots que j'ai eus c'était des trucs pas valorisants... essentiellement du ménage.

Merci Azia, n'hésite pas toi non plus pour quoi que ce soit.
Je comprends Souricette, j'espère que tu trouveras quelque chose qui te plait et où tu te sentiras valorisée, c'est important.